D’après-vous, quel est le plus grand mystère de la science ?
Les astres et les trous noirs observés par de gigantesques télescopes ?
Les secrets de l’infiniment petit que révèlent de puissants accélérateurs de particules ?
Détrompez-vous, les grandes énigmes se trouvent parfois juste en face de nos yeux, dans les choses les plus triviales de la vie.
Prenons les aliments.
Savez-vous vraiment de quoi ils sont composés ?
« Mais oui, bien sûr! Vitamines, minéraux, glucides, protéines, antioxydants, acides aminés, principes actifs, etc.
Car en réalité, ceux-ci ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
99% de ce qui compose nos aliments est encore un mystère pour la science.
Autant dire que nos scientifiques ne connaissent pratiquement rien de notre alimentation, et encore moins de leur action sur notre santé.
C’est du moins ce qu’ont révélé trois chercheurs.
Qu'est ce que la « matière noire » de nos aliments ?
En 2019, les chercheurs Albert-László Barabási, Giulia Menichetti et Joseph Loscalzo ont mené l’enquête sur les composants présents dans les légumes, les fruits, la viande, etc.
Pour cela, ils se sont appuyés sur la plus grande base de données au monde des composants chimiques présents dans les aliments non transformés : la FooDB.
Cette base de données en libre accès, répertoriait 26’625 composants au moment de l’étude. Aujourd’hui, elle en compte 70’926, et les chercheurs en ont même trouvé plus de 135’000 en incluant d’autres bases de données.
Or, parmi ceux-ci, seulement 150 sont prises en compte par nos autorités de santé[2].
Pour l’immense majorité des molécules présentes dans nos aliments, nous n’avons aucune idée de leurs interactions avec nos cellules ni du rôle qu’elles peuvent avoir sur notre santé.
Ce manque de connaissances est tellement immense que les auteurs de l’étude ont appelé cela la « matière noire » de la nutrition, en référence à la matière noire de l’univers, une « substance » qui représenterait 80 % de toute la matière du cosmos, mais qui n’a encore jamais pu être observée.
Et c’est fascinant !
Cela signifie que la nutrition est un champ d’investigation presque infini et que de nombreuses découvertes restent à faire, en particulier dans le domaine de la santé.
2239 OVNI dans une seule gousse d’ail !
Pour que vous compreniez bien, je vous donne un exemple : l’ail.
Aujourd’hui, 67 composants de l’ail sont répertoriés par l’USDA, le Département de l’Agriculture des États-Unis.
On trouve du manganèse, du sélénium ou encore de la vitamine B6.
Mais en réalité, l’ail contient plus de 2306 composants chimiques.
Cela signifie que 2239 substances chimiques sont de véritables OVNI pour la recherche officielle et pour nos autorités sanitaires.
Quand on sait que l’allicine, pour ne citer qu’elle, a des effets scientifiquement reconnus sur le cholestérol[3], l’hypertension artérielle[4] ou encore certaines infections[5]…
Quelles découvertes thérapeutiques ferait-on si l’on étudiait la totalité des composants de l’ail ?
Et c’est sans compter sur les synergies entre les aliments et leurs composants qui démultiplient encore la puissance et la quantité de leurs effets santé…
Pourquoi il vaut mieux manger de la viande avec de l’ail
Dans leur étude, les trois scientifiques donnent un bon exemple d’interaction entre deux aliments : la viande et l’ail.
La viande rouge est souvent déconseillée en cas de problème cardiovasculaire.
Elle contient notamment des quantités importantes de L-carnitine et de choline, deux nutriments qui, lorsqu’ils sont consommés, sont « mangés » par les bactéries de nos intestins et métabolisés en une autre substance, la triméthylamine.
(Excusez-moi si c’est un peu technique)
La triméthylamine est transformée dans le foie en oxyde de triméthylamine (TMAO).
Or, des études ont montré que les patients atteints d’une maladie coronarienne stable avaient quatre fois plus de risques de mourir au cours des cinq années suivantes si leur taux sanguin en TMAO était élevé.
Mais si vous mangez un gigot de porc à l’ail ou une côtelette d’agneau à l’aïoli, tout est différent.
Car l’allicine présente dans l’ail, bloque la production de triméthylamine dans l’intestin. Consommée avec de la viande, elle abaissera donc la concentration de TMAO libérée dans le sang.
Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard si la viande est souvent consommée avec de l’ail dans le bassin méditerranéen.
Mais les scientifiques constatent que parmi toutes les substances évoquées plus haut qui jouent un rôle dans la production de la TMAO, seule la choline est suivie dans les bases de données officielles.
Les autres, malgré leur rôle-clé, sont de la « matière noire » nutritionnelle.
Halte à une vision trop simpliste de la nutrition !
Notre vision de la nutrition actuelle se limite à une poignée de nutriments.
On nous dira par exemple que :
- Les calories font grossir
- Il faut éviter de manger trop salé
- Il vaut mieux limiter la viande
- Un fruit est sain, car il contient des antioxydants
- Nous devons réduire notre consommation de glucides
- Etc
Il y a encore tellement de « matière noire » à découvrir que cela pourrait bouleverser les fondements sur lesquels reposent nos connaissances sur l’alimentation « saine ».
Aujourd’hui, certains scientifiques évoquent même la « nécessité d’un changement de paradigme dans la recherche sur la nutrition saine[6]. »
Cette étude montre le formidable potentiel thérapeutique de notre alimentation, et confirme qu’il s’agit bien là, comme le disait Hippocrate, de notre premier médicament.
Et les chercheurs n’évoquent ici que la complexité des aliments. C’est sans compter celle de l’être humain, dont la physiologie est encore bien mystérieuse.
Et c’est sans compter les spécificités de chaque personne qui fait qu’un aliment bon pour vous ne l’est pas forcément pour votre voisin.
En conclusion, bien que nos connaissances actuelles sur l'alimentation et ses effets sur la santé restent limitées, les révélations de ces trois chercheurs mettent en lumière l'importance cruciale de la recherche continue dans ce domaine.
Il est essentiel de promouvoir des études plus approfondies et diversifiées pour mieux comprendre les interactions complexes entre notre alimentation et notre bien-être. La science de la nutrition est un champ en constante évolution, et chaque nouvelle découverte nous rapproche d'une compréhension plus complète et précise.
Cette prise de conscience nous incite à adopter une approche plus critique et informée de notre alimentation quotidienne, tout en restant ouverts aux avancées futures qui pourront guider nos choix vers une santé optimale.
En conclusion, bien que nos connaissances actuelles sur l'alimentation et ses effets sur la santé restent limitées, les révélations de ces trois chercheurs mettent en lumière l'importance cruciale de la recherche continue dans ce domaine.
Comment intervient la micronutrition ?
La micronutrition, qui se concentre sur l'apport optimal en vitamines, minéraux et autres micronutriments essentiels, joue un rôle fondamental dans le maintien de la santé et la prévention des maladies.
Les carences en micronutriments peuvent affaiblir le système immunitaire, augmenter le risque de maladies chroniques et affecter globalement la qualité de vie.
Par conséquent, une meilleure compréhension de la micronutrition et de ses impacts pourrait offrir des solutions précieuses pour combler les lacunes actuelles dans nos connaissances alimentaires et améliorer notre santé à long terme.
Chaque micronutriment a des rôles spécifiques et essentiels, et les interactions entre eux peuvent influencer de manière significative notre état de santé général.
La science de la nutrition est un champ en constante évolution, et chaque nouvelle découverte nous rapproche d'une compréhension plus complète et précise.
Cette prise de conscience nous incite à adopter une approche plus critique et informée de notre alimentation quotidienne, tout en restant ouverts aux avancées futures qui pourront guider nos choix vers une santé optimale.
